Le 27 Septembre 2017. Thème: Le solaire : Première énergie de développement à la portée des populations de la RDC. Animateur: Prof. Justin Kankwenda Mbaya, Intervenant: Faustin Mulondi Ngoy, Lieu: Bureaux de l’ICREDES

Le mercredi 27 septembre 2017, l’ICREDES a organisé en ses bureaux situés Avenue Mbanza-Ngungu, n°4, à Righini, dans le cadre de son forum, appelé habituellement « Les Mercredi de l’ICREDES  (MI)», une importante conférence-débat.

A l’heure où les débats portent sur la construction de Inga 3 comme grand projet de développement énergétique du pays, et que les efforts sont tournés vers la mobilisation de son financement, les questions se posent sur l’opportunité et la pertinence de ce projet. Elles se posent aussi sur la nature et le paradigme de développement porteurs du projet de grand Inga. L’idée d’élargir la gamme des exportations du pays avec l’exportation de l’énergie hydroélectrique est à la base de ce projet.

Les populations et leurs ménages sont les grands oubliés de ce paradigme de développement. Le projet alternatif ou complémentaire pour répondre aux besoins de développement énergétique des populations est de développer l’énergie solaire, si abondante sur le territoire national, et la mettre à la portée des ménages congolais.

L’ICREDES contribue à ce débat national de politiques en consacrant le dernier MI de septembre 2017 à cette question. Le thème abordé était : « Le solaire, première énergie de développement à la portée des populations de la RDC ».

Le Forum était animé par Monsieur Faustin MULONDI NGOY, Ingénieur en électricité industrielle et détenteur d’un Master de Génie en Energie électrique appliquée aux affaires (Electrical Power Engineering with Business), spécialiste en conception et réalisation des projets d’énergie solaire photovoltaïque, actuellement Directeur Technique chez American Engineering Group (AEG) International en RDC.

Dans son exposé de grande portée stratégique face surtout à l’enjeu de la croissance inclusive et du développement durable, c’est-à-dire au service de toutes les couches de la population, le conférencier, après avoir énuméré divers types d’énergies exploitables en RDC, à savoir, hydroélectrique, géothermique, éolienne, marémotrice, énergie bio, nucléaire, thermique, fossile et solaire, a fait le tour de la question de savoir quels sont les critères de définition d’une énergie capable de favoriser le développement pour tous.

Pour lui, il existe sept critères d’identification qui sont les suivants : disponibilité en tout lieu ou tout espace du territoire national ; quantité suffisante pour les besoins des populations ; captable, maîtrisable et gérable ; coût abordable ; temps de réalisation des projets de production court ; et enfin le critère écologique. Au regard de l’ensemble de ces critères, c’est l’énergie solaire qui, sans conteste, constitue la meilleure énergie pour le développement du pays et des populations congolaises.

De ce fait, il est de la responsabilité des dirigeants du pays ou du leadership national d’envisager les voies et les moyens nécessaires pour capitaliser ou mettre en valeur cette ressource qui existe en abondance. Il est bon de préciser à ce sujet que bien qu’il varie de 2 à 5 heures selon les provinces, le temps minimum moyen et le temps modal d’ensoleillement dans notre pays sont respectivement de l’ordre de 4,3 heures et 4,5 heures.

Dans le modèle d’organisation pratique ou de mise en œuvre de l’énergie solaire proposé par le conférencier, il a insisté sur le fait que l’implication de diverses couches de la société devra s’imposer à diverses étapes du processus d’implantation de la nouvelle énergie. En plus du gouvernement et des entreprises ou établissements publics, il serait également indiqué d’intéresser les ONG, les diverses confessions religieuses, les écoles, les universités etc.

Néanmoins, il a signalé que l’énergie solaire fait face à deux problèmes pour lesquels il a suggéré quelques pistes de solutions. Le premier problème, c’est celui du manque d’expertise et de formation dans ce domaine en RDC ; et le deuxième problème, c’est celui de l’accès aux financements pour la réalisation des projets des systèmes d’énergie solaire qui coûtent cher.

Au premier problème, il a proposé comme l’une des solutions possibles, la vulgarisation moyennant la dissémination des centres de formation à l’exemple de ceux qu’il organise déjà à différents endroits à Kinshasa, avec l’ambition d’étendre cette expérience à l’intérieur du pays. Un service public comme l’Institut National de Préparation Professionnel (INPP) qui est implanté en provinces déjà, pourrait être mis à contribution quant à ce.

Au deuxième problème, il suggère le recours à des crédits auprès des institutions financières en faveur des énergies renouvelables, tout en plaidant pour l’initiative, et l’appui de l’État dans la recherche des moyens financiers conséquents. Le Fond de Promotion de l’Industrie (FPI)est l’une des institutions qui, d’une certaine manière,peut être mise utilement à contribution en vue d’amorcer de telles initiatives dans la promotion des « Start Up » consacrés aux énergies renouvelables.

Comme il fallait s’y attendre, la conférence à totalement captivé l’assistance et suscité de nombreuses préoccupations, à l’exemple de celles relatives, entre autres, aux expériences en matière de l’énergie solaire en Afrique et notamment au Maroc, à l’avenir et aux problèmes du « Grand INGA » face à l’implantation de l’énergie solaire et enfin aux contraintes liées au coût et à la maîtrise de la technologie encore innovante sur le marché mondial.

Le développement se construisant par et pour le peuple congolais, la popularisation de l’énergie solaire prend ainsi une place de choix comme enjeu dans les stratégies de développement énergétique pour la RDC, et au service d’un développement national réellement inclusif, humain et durable.

Pour l’ICREDES,

La Coordination des Programmes.

 

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