Faillite de la gouvernance et crise de la construction nationale au Congo-Kinshasa

Faillite de la gouvernance et crise de la construction nationale au Congo-Kinshasa
Ce livre essaie d’expliquer pourquoi la République Démocratique du Congo n’arrive pas, cinquante-cinq ans après l’indépendance et malgré ses immenses richesses naturelles et humaines, à satisfaire les besoins élémentaires de ses citoyens pour une vie décente. Doté d’immenses terres cultivables, d’une pluviosité abondante d’innombrables lacs et rivières le destinant à devenir le grenier de l’Afrique tout entière, le grand Congo est incapable d’éradiquer la faim à l’intérieur de ses propres frontières.
Auteur : Georges Nzongola-Ntalaja

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Ce livre essaie d’expliquer pourquoi la République Démocratique du Congo n’arrive pas, cinquante-cinq ans après l’indépendance et malgré ses immenses richesses naturelles et humaines, à satisfaire les besoins élémentaires de ses citoyens pour une vie décente. Doté d’immenses terres cultivables, d’une pluviosité abondante d’innombrables lacs et rivières le destinant à devenir le grenier de l’Afrique tout entière, le grand Congo est incapable d’éradiquer la faim à l’intérieur de ses propres frontières. Un pays qui a suffisamment de puissance hydroélectrique pour éclairer le continent africain du Cap au Caire, est malheureusement incapable de fournir du courant électrique régulièrement aux résidents de Kinshasa, sa capitale, située à 225 km du barrage d’Inga. A ces deux défaillances économiques et infrastructurelles s’joute une troisième, beaucoup plus choquante, le fait que ce pays aux dimensions continentales ait depuis 1996, connu l’humiliation d’être envahi, occupé et pillé par des Etats à taille lilliputienne comme le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

Les causes profondes de ces défaillances résident dans sa gouvernance par un Etat fragile et des services publics désorganisés et incapables de remplir leurs missions du maintien de l’ordre et la sécurité, la mobilisation des ressources financières indispensables à toute action gouvernementale, et la prestation des services essentiels à la population. Préoccupés par la recherche du gain facile et l’enrichissement personnel, les mandataires de l’Etat sont réfractaires aux principes de gouvernance démocratique et développementaliste sans lesquels la construction nationale et des institutions étatiques performantes est impossible. Sur base de ce constat, Georges Nzongola-Ntalaja affirme que pour que la RDC réussisse d’endiguer la crise de la construction nationale et de mettre fin aux conflits armés et aux ingérences extérieures, il lui faut un gouvernement responsable et légitime, c’est-à-dire un gouvernement dans lequel le peuple se reconnaît et qu’il considère comme celui qui exprime le mieux ses aspirations et défend le mieux ses intérêts. Un tel gouvernement n’est possible que dans la mesure où il est composé des femmes et des hommes imprégnés du patriotisme et de la conscience nationale et qui jouissent de la confiance du peuple. Après toutes les trahisons que notre pays a connues depuis 1960, ces femmes et ces hommes doivent être des nationalistes sans reproche, et des personnalités qui défendront à tout prix et contre vents et marrées les intérêts supérieurs de la nation congolaise.

Georges Nzongola-Ntalaja, actuellement Professeur d’études africaines à l’Université de Caroline du Nord à Capel Hill aux USA, a presté également comme enseignant-chercheur dans son pays la RDC respectivement à l’Université Libre du Congo et au Campus Universitaire de Lubumbashi. Comme fonctions politiques, il a été successivement Délégué à la Conférence Nationale Souveraine (1992), Conseiller diplomatique du Premier Ministre Tshisekedi (1992-1993) et Premier Vice-Président de la Commission Nationale des Elections (1996). Fonctionnaire international du PNUD, il a été en charge de la gouvernance au Nigeria, Directeur du Centre d’Oslo pour la gouvernance et Facilitateur pour la mise en place de l’Institut Africain de la Gouvernance à Dakar.